18/08/2010

Article in "La Montagne"


Vidéo de l'expo : cliquez ICI !

Introduction du professeur de la Section Européenne à l'exposition "Tu veux ma photo ?!"

L’examen final en Section Européenne inclut une conversation en anglais pendant laquelle les élèves doivent convaincre le jury qu’ils ont « des choses à dire » sur eux-mêmes, leur avenir… Cette année, la classe de seconde de la Section Européenne au Lycée Saint-Eugène (Ensemble Scolaire Gerbert), a étudié des autoportraits, des écrits autobiographiques, des monologues, et a effectué des interviews. Le but a été d’inspirer et de faire réfléchir les élèves sur comment ils peuvent parler d’eux-mêmes (exprimer leurs pensés, leurs ressentis, leurs opinions) de façon positive et intéressante.

Chaque élève a créé un blog où il exprime ses idées, justifie ses préférences, questionne sa relation au monde, explore son image de soi… La suite logique a été de vouloir faire un « vrai » autoportrait, sans contrainte sur le choix du support. L’exercice se voulait créatif, ludique, en dehors des sentiers battus, et non-soumis au jugement esthétique du professeur.

J’ai proposé aux élèves de travailler selon le mode du portrait chinois : « Si tu étais un chapeau, un paysage, un monstre, etc. ». Un portrait chinois, c’est amusant, mais cela fait réfléchir aussi (tout en respectant le besoin adolescent de ne pas trop se dévisagé). C’est un portrait qui permet de se « cacher » tout en révélant un aspect de sa personnalité.

« Facebook », le réseau social sur Internet, auquel de plus en plus de jeunes adhèrent, montre bien qu’ils ont besoin de partager leurs sentiments, d’appartenir à un groupe, d’être « vu » par leurs amis. C’est un moyen d’être complice avec les autres et c’est un reflet de leur insouciance. Mais se raconter par un autoportrait qui sera vu dans un musée d’art, c’est autre chose. Il faut être un peu sérieux, faire passer un « message », dire quelque chose d’intelligent sur soi… sans trop se montrer non plus, par crainte d’être jugé sur son apparence ou ses sentiments.

Les (auto) portraits de cette exposition, ainsi que les œuvres choisis par les jeunes dans le fond du Musée d’Art et d’Archéologie de la Ville d’Aurillac pour leur « faire écho », font montre de réflexion, de sensibilité, et d’humour. Ces œuvres racontent la vision du monde, les préoccupations, la quête de sens des élèves.

Etre jeune, c’est, justement, vivre au conditionnel, dans le questionnement du « si t’étais ? ». Quand ils seront adultes, ces artistes pourront alors mieux répondre à la question que pose le reflet dans le miroir : « qui es-tu ? ».

On regarde dans le miroir et on se trouve parfois laid, voir malheureux. Se pose-t-on la question : « suis-je quelqu’un de bien ? ». On sait que l’on se trouve moins « moche » quand les autres nous apprécient, quand ils nous renvoient une image positive de nous-mêmes. Quand on réussi quelque chose, quand on a contribué au bien-être des autres, on a une image plus positive de soi. Mais le repli sur soi (la peur de l’autre, la solitude…) est symptomatique du monde d’aujourd’hui. Nous, les adultes, ne devons-nous pas aider nos enfants à apprendre à se connaitre, à s’épanouir et se responsabiliser grâce aux autres, à être tolérant d’autrui ? L’autoportrait est forcément narcissique, mais il raconte surtout comment l’artiste veut être considéré. Les jeunes dans leur expo nous disent comment ils pensent que nous les voyons…

Les jeunes nous reprochent souvent de les ignorer et nous, nous leur reprochons leur manque de maturité ; le fait que cette exposition a pu être monté montre que nous sommes capables de les prendre en considération et que eux ont fait preuve d’un réel engagement.

Je tiens à remercier nos infatigables et sympathiques médiateurs du patrimoine au MAVA, sans qui cette exposition n’aurait pas pu être montée : thank you very much indeed !


Portrait par Jean Nettleship (9 ans) de son papa, le prof d’Euro

Speech!


Hello everyone!

We're really glad that you have come to our exhibition.
Plato said something like: “learn to know thyself”. What we have tried to do in this exhibition is to show you who were really are, inside.
But, what everyone needs is to be seen, to be recognized. However, you are not our mirrors, flattering our egos; rather, you are what enables us to define ourselves. We become what others want us to be…
Something else we learned this year is that you should not judge by appearances. People are complicated… they are not skin-deep!
So, even if we sometimes overdosed on narcissism, and if we sometimes hated our teacher, who persecuted us with emails, we are definitely very happy to be able to present our work to you today!
As one of the four exhibition curators, I want to thank my fellow pupils, for their time and patience and sheer artistic genius! We are pleased with the result of all our hard work.
Thank you to Mrs Vidal and to Mr. Morisset for their patience and unfailing support.
I want to especially thank all the employees of the museum for their trust and untiring help. They wanted us to be professional and I hope we have been up to scratch. It has been a huge honor to have worked with you all.
Thank you and enjoy the show!

Where are you heading?

Is this the head of someone we should know?

Is it a portrait, a self-portrait, the decoration for a church, a funeral monument, a god, a devil, a man, a woman, a child, an adult, an alien?

Who made it, a young person or a skilled artist?

Who found it, when, where… and why did he/she put it in a museum?

Is it badly made?

Why is it not finished?

Is it finished, perhaps?

What is its value?

When was it made (is it pre-Romanesque, ancient, modern)?

Where was it made (in Africa, China, or here in the Cantal maybe)?

When he made it, what were the sculptor’s thoughts or feelings?

How was it made, in what circumstances, with what tools, in what type of rock?

Why was it lying on top of a metal cabinet in the museum’s reserve; what was it waiting for?

What do you think about it?

We have chosen to include this head in our exhibition because it is very beautiful. And it makes you think: it is everything (ancient, modern, male and female, human and divine, etc.) or nothing (unfinished, of little value, ugly, etc.), depending on your point of view. This head is universal and mysterious...

The person who made it was trying, somehow, to express something about what it is to be oneself, to be human. As such, it is the central piece of our exhibition since it echoes all the other works of art around it…


Où donner de la tête?

Cette tête est-elle sensé appartenir à quelqu’un de connu ?

Est-ce un portrait, un autoportrait, une décoration pour une église, un monument funéraire, un dieu, un ange, un diable, un homme, une femme, un enfant, un adulte, une créature extraterrestre?

Qui l'a fabriqué : un sculpteur averti ou un enfant?

Qui l'a trouvé, quand, où… et pourquoi l’a-t-il mis dans un musée ?

Est-elle «mal faite»?

Pourquoi est-elle inachevée?

Est-elle en fait inachevée?

Quelle est sa valeur?

Quand a-t-elle été fabriquée (est-elle préromane, ancienne, moderne…)?

Où a-t-elle été fabriquée (en Afrique, en Chine, ici peut-être…)?

Quand il l’a fabriqué, que ressentait ou pensait le sculpteur?

Comment a-t-elle été fabriquée, dans quelles circonstances, avec quels outils, dans quel type de pierre?

Pourquoi cette tête était-elle couchée sur son côté en haut d'un placard métallique dans les fonds du musée ; qu’attendait-elle?

Quel est votre ressenti par rapport à cette sculpture?

Nous avons choisi d'inclure cette sculpture dans l'exposition parce qu'elle est très belle. Aussi, elle fait réfléchir : elle est, selon son point de vue, tout (ancienne, nouvelle, masculin et féminin, humain et divin, belle...) ou rien (inachevée, de peu de valeur, laide...). Elle est universelle et mystérieuse.

La personne qui l’a fabriqué tentait, tant bien que mal, d’exprimer quelque chose sur ce que c'est que d’être soi-même, d'être humain. En tant que telle, elle est la pièce centrale de notre exposition, car elle fait écho à toutes les œuvres d'art autour…

Napoleon’s death mask


Death masks are molded on the faces of recently deceased people. A three-dimensional portrait of the deceased person is thus obtained. It's the truest portrait of the self one can have, as the exact proportions of the facial features of the departed are conserved. What could be more true to life than a death mask!?

A death mask is not a mask that hides; it shows every hair, scar and pimple… A person’s history is written on their face. It makes us think about the nature of life and death, about what is real and false. That is why we have chosen to include a death mask from the MAAVA collection - that of Napoleon no less! - in our exhibition.

A plaster cast of Napoleon Bonaparte's face was made just after his death in 1821. Several masks, from the casts made by the doctors in Saint Helena’s (Archibald Arnott, Francis Burton and François Antommarchi) have been claimed as authentic. This one is a copy of the Dr Antommarchi mask, made for Countess Bertrand, which is in fact an “improved” version of the one made by Dr Burton (because of the body’s decomposition, the mold made by Dr Burton was too ugly, showing the Emperor just as he was…).

In 1833, the “Dr Arnott" mask appeared, to the surprise of the general public. The brother of Napoleon, Jérôme, was its owner. In 1850, Napoleon III, the Emperor's nephew, had it displayed in the Tuileries. In 1855, a statue of Napoleon was erected, but its face didn't match the official death mask… Later, Prince Victor had his own copy of the mask made, which gave yet another face to Napoleon.

So, we will probably never know what Napoleon’s face really looked like. Even in death he was not allowed to be himself. He will always look as legend (or propaganda) wanted him to be: not as he truly was, but a better than life version!

Masque mortuaire de Napoléon I

Les masques mortuaires sont des masques moulés sur le visage d'une personne morte récemment. Un portrait en 3D du défunt est ainsi obtenu. C'est ce qu'on peut faire de plus véridique dans la réalisation d'un portrait ; en effet, quoi de plus réel (« vivant » !) que le masque d'un mort ?
Un masque mortuaire n’est pas un masque qui cache ; au contraire, il montre chaque poil, cicatrice, bouton… Le vécu de la personne est « écrit » sur son visage. Ceci nous fait réfléchir sur la nature de la vie et de la mort, sur ce qui est vrai ou fau. C’est pour cette raison que nous avons inclus une copie du masque mortuaire de la collection du MAAVA - celui de Napoléon I en personne ! – dans notre expo.

Un moule en plâtre de la figure de Napoléon a été exécuté par ses médecins (Archibald Arnott, Francis Burton and François Antommarchi) juste après son décès en 1821. Mais il y a plusieurs versions du masque ; lequel est authentique ? Celui-ci est une copie du masque Antommarchi, fabriqué pour la Comtesse Bertrand, qui est en fait une version « améliorée » de celui du Dr Burton (que la Comtesse jugeait trop « laid », montrant le visage tel quel, avec un début de décomposition).

En 1833, le masque dit du Dr Arnott est apparu, à la surprise générale. Le frère de Napoléon, Jérôme, en était le propriétaire. En 1850, Napoléon III, le neveu de Napoléon I, l’a fait mettre aux Tuileries. En 1855, une statue de Napoléon a été érigée, mais son visage ne ressemblait plus au masque mortuaire… Plus tard, le Prince Victor a lui aussi fait faire sa version du masque, avec un visage une fois de plus différent.

En fin de compte, nous ne saurons jamais à quoi la tête de Napoléon ressemblée réellement. Même mort on ne lui a pas accordé le droit d’être lui-même. Il ressemblera toujours à ce que la légende (ou la propagande) exige ; pas tel qu’il était vraiment, mais une version plus belle que nature.

Leg ends!



I'm Camille Laporte, born 15 years ago, on November 23rd. I am very keen on art and that is why I intend to study design later. For the while, I am a high school pupil in Aurillac, but later I hope to journey around the world.
My self-portrait is a series of 19 small photos entitled “Leg ends”. My feet are shown in different guises (slippers, moccasins, rubber boots, with nail varnish etc.,), which reflect my humor, an idea or a saying, which are noted on the labels next to the photos. The background colour of each photo is related to the colour of the footwear. The photos are placed clockwise, in no particular order, along the bottom of the exhibition space walls, at foot level. I have chosen to portray myself in this manner because feet can show the life story, the character, and the state of mind of everyone. Every foot is a unique portrait!
Some people are ashamed of their bodies and of their feet in particular, finding them ridiculous, even hideous. But everyone has to stand their feet, since we have to stand on them!
There are different customs regarding feet. In China, for over a thousand years, women had their feet wrapped tightly in bandages to make them as small as possible. The origins of this practice are legendry. The trend emerged in China in 950 AD, and was specific to the courtesans of the imperial court before gradually spreading to all social classes by the late eleventh century. Chinese education mainly imposed submission and social conformity. This practice restricted women’s freedom. The small size of the foot was synonymous with high social status and beauty. For the West, it symbolized the exotic and backward Orient. It is obvious that this practice was painful, but it was not until the Republic in 1911 that effective measures against it were taken. Cf.:
In the West, unlike in China, big feet are symbols of power and authority. Recently, the unexpected discovery in Clermont-Ferrand of a huge foot belonging to the colossal bronze statue (3.5 meters tall?) of an emperor has kept historians busy. The late 1st or early 2nd century statue could have been that of the Emperors Trajan or Hadrian. It would have been placed in the temple of the imperial cult, in the forum. It is the right foot, wearing a lace boot decorated with flowers and jewels, a row of palm leaves with seven alternately open and closed leaves along the crossed laces. The shoe reveals the toes. An eagle with outspread wings covers the thong between the fingers. The exceptional technical and aesthetic qualities of the foot show that it is unquestionably the work of a great master. The rest of the statues is missing, but the foot is already a splendid portrait of its owner!
There is an extraordinary number of expressions linked to feet, like: “best foot forward”; “one foot in the grave”, etc., which would indicate that feet are rather more important than we would care to admit…
For me, our feet, all too often misunderstood, are synonymous with freedom: freedom of creative expression, and of course the freedom to be able to travel! In a way, our feet reflect our inner beings, our soul…

Leg ends* PHOTO LABELS:
THEY’RE KILLING ME!
HEY, SHARP BOOTS!
MUM’S THE WORD
AND THIS LITTLE PIGGY STAYED AT HOME
UP IN KNOTS AGAIN
GOOD VS. EVIL
DIG YOUR HEELS IN!
VAMOS A LA PLAYA !
SECRETARY GIRL
SLIPPERY SORT
ONE FOOT IN THE GRAVE
LET'S HAVE SOME FUN!
1, 2, 3… START AGAIN!
BEST FOOT FORWARD
TWINKLE TOES
YOU PUT YOUR FOOT IN IT AGAIN!
BACK TO BASICS
GREED AIN’T GOOD (FOOT ‘N MOUTH)
SECRET GARDEN

* “He’s a leg end!” Often mistaken for a mere legend, a “leg end” (i.e. a foot) is someone of much greater coolness…


C’est le pied !
Je suis Camille Laporte, née il y a 15 ans, un 23 novembre. Je suis passionnée par l'art en général, c'est pour cela que je compte continuer mes études dans le design. Pour le moment, je suis élève au Lycée Saint-Eugène d’Aurillac, mais j'espère, plus tard faire le tour du monde…
Mon autoportrait, une série de 19 petites photos, est intitulé C’est le pied ! Nous voyons mes pieds habillés de manières différentes. Mon choix de chaussures (chaussons, mocassins, bottes de pluie, etc.) ou de vernis à ongles, reflète mon humeur, une idée ou une citation, qui sont notées sur les cartels. La couleur de fond de chaque image est en relation avec la couleur des chaussures. Les photos sont disposées, sans ordre particulier, en bas des murs de la salle d’exposition, à hauteur des pieds, et donnent le sens de la visite. J'ai choisis de me représenter ainsi parce que le pied est très représentatif du vécu, du caractère, et de l'humeur de chacun. Chaque pied est un portrait unique.
Certaines personnes ont honte de leur corps en général, et de leurs pieds en particulier, qu’ils trouvent ridicules, voir hideux. Mais tout le monde doit supporter ses pieds, et les pieds nous supportent au quotidien !
Le pied reflète différentes cultures, comme cette tradition chinoise qui, pendant plus de 1000 ans, a imposait aux femmes à envelopper leurs pieds de bandages serrés afin de les rendre aussi petits que possible. Les origines de cette pratique mêlent légende et histoire. Cette mode a fait son apparition en Chine en l’an 950 de notre ère, et était alors spécifique aux courtisanes de la cour impériale. Cette mode du petit pied gagne progressivement presque toutes les classes sociales à la fin du XIe siècle. Les femmes perpétuent cette tradition de génération en génération. L’éducation chinoise favorise surtout la soumission et le conformisme social. Cela permettait aussi de restreindre les libertés des femmes car, devenues adultes, leur démarche ne pouvait être que lente et difficile, et les rendait dépendantes. La coutume chinoise voulait que la petitesse des pieds de la jeune fille fût synonyme du prestige et du statut social de la famille. De plus, la taille du pied était un élément essentiel de la beauté en Chine. Ces pieds déformés ont longtemps symbolisé pour l’Occident la barbarie et l’exotisme chinois. Il est évident que cette mode a infligé aux fillettes des douleurs difficilement tolérables. Il faudra attendre 1911 et la naissance de la République pour que des mesures efficaces soient prises.
Les grands pieds occidentaux, à l’opposé de ceux des chinoises, sont symboles de puissance et de pouvoir. La découverte récente et inattendue d’un immense pied droit, à Clermont-Ferrand, attire l’attention des historiens. Appartenant à la colossale (3,5 mètres ?) statue de bronze d’un empereur, ce pied date de la fin du 1er ou du début du 2ème siècle de notre ère. Il pourrait s'agir de la statue de l'empereur Trajan ou de celle d'Hadrien. Elle devait avoir sa place dans le temple du culte impérial, sur le forum. Le pied est chaussé d’une botte lacée, décorée avec des fleurs et des fleurons, dont le buisson se développe à partir du talon, tandis qu'une file de palmettes à sept feuilles ouvertes et fermées en alternance, court le long des croisillons des lacets. Ouverte à l'avant, la chaussure laisse apparaître les orteils. Un aigle aux ailes déployées recouvre la lanière de l'entre doigts. La qualité technique exceptionnelle de ce pied, la ciselure minutieuse, sont incontestablement l'œuvre d'un très grand maître. Il manque le reste de la statue, mais son pied est déjà un beau portrait du propriétaire !
Il y a un nombre extraordinaire d’expressions liés aux pieds : « trainant l’aile et tirant le pied » (La Fontaine), « bon pied, bon œil »... Cette profusion n’indique-t-elle pas l’importance malgré tout de cette partie du corps ?

Pour moi, le pied, trop souvent incompris, est synonyme de liberté : liberté d’expression, et liberté de se mouvoir ! Aussi, n’est-il pas le reflet de son âme ?

CARTELS :
EN COMPOTE
HEY, SHARP BOOTS!
UN JOUR, JE SERAI COMME MAMAN
ON GRANDIT TOUJOURS TROP VITE
UN JOUR JE SAURAI LACER MES CHAUSSURES
LE BIEN CONTRE LE MAL
PIEDS NICKELES
VAMOS A LA PLAYA !
SECRETARY GIRL
SANS CONTRE FAÇON, JE SUIS UN CHAUSSON
LE MAL ETRE JUSQU'AU BOUT DES CHAUSSETTES
LET'S HAVE SOME FUN!
1, 2, 3... RATÉ !
BEST FOOT FORWARD!
TWINKLE TOES
METTRE LES PIEDS DANS LE PLAT
RETOUR AUX SOURCES
LA GOURMANDISE EST UN VILAIN DEFAUT
MON PETIT COIN DE PARADIS

No title


Louis Jammes (born 1958)

Photograph

This picture was part of a commission from the Centre National des Arts Plastiques in 1990. The artist took photos of six people from Aurillac. This one shows Didier Vignes, who is in charge of the collection at the museum, standing in front of a painted background. The scale model is of the Maison Consulaire in Aurillac.

Comments by the pupils:

This photo does not catch your eye… but let’s take a closer look anyway.

There are three elements: a haunted-looking house, a “giant”, and a messy background.
This backdrop dominates the picture. The repetitive ink blots are like something in a Rorschach psychology test.

The atmosphere of mystery (the inky dark forest, the “flames”, the devilish man with his claw-like hands, the old boarded-up house, etc.) would have been better brought out had the photo been of a bigger format.

If you know the man in this photo, you will agree that it is not a good portrait of him; Didier is an angel!

Sans titre
Louis Jammes (né en 1958)

Cette photographie fait partie d’une commande du Centre National des Arts Plastiques en 1990. L’artiste a photographié six personnes à Aurillac, dont ici Didier Vignes, adjoint du patrimoine au musée, devant une toile de fond peinte. La maquette représente la Maison Consulaire d’Aurillac.

Commentaires des élèves :

A première vue, cette œuvre est sans grand intérêt… Mais regardons-la de plus près.
On peut distinguer trois ensembles : une maison « hantée », un personnage « géant », et un fond barbouillé.

Cet arrière plan irréel domine les autres éléments. Les tâches d’encre répétées ressemblent à celles utilisaient dans les tests psychologique de Rorschach.

Le côté mystérieux (la forêt de tâches, les « flammes », l’homme diabolique avec ses mains rapaces, la vielle maison abandonnée…) aurait été surement mieux mis en valeur par un format plus grand.

Quand on connait l’homme qui figure dans cette image, on sait que ce n’est pas un portrait réussi ; Didier est un ange !

17/08/2010

If we were hats…



My name is Julie Botet, I’m fifteen and I live in Mirefleurs, near Clermont-Ferrand. I go to Saint-Eugène Lycée and I’m a dancer at La Manufacture. If I were a hat, I would be a pink bowler hat on Coco Chanel’s head and we would visit Sydney together…

My name is Yolène Floret, I’m sixteen and live in Riom-ès-Montagnes. I study at Saint-Eugène Lycée. Next year I'd like to study nursing. If I were a hat, I would be Puss in Boots’ hat. I would live on Rachida Dati’s head, and she would take me to Tokyo…

My name is Claire Barbet, I’m sixteen. I live in Naucelles, near Aurillac. I go to Saint-Eugène Lycée. I plan to become a nurse. If I were a hat, I would be Peter Pan’s hat, grey with purple dots. I would decorate Thierry Henri’s head and we would visit New York City together…

Our self-portrait triptych is entitled If we were hats... It’s in the form of three A3-size collages, each collage representing the personality of one of us.

Why "be" a hat?!

In the nineteenth century and in the twentieth century, the hat was considered a sign of social distinction. The type of hat worn by a person identified the social class to which they belonged. The farmer wore a beret, the worker a cap, and the bowler hat was a sign of gentrification. The top hat was a sign of belonging to the ruling class.

Today, the hat does not have the same social function except, perhaps, in England where the Queen and women members of the aristocracy wear extraordinary hats on important occasions. What is funny is the seriousness with which they wear their oversized headwear.

Nowadays, it is rather more a matter of taste or fashion. Now, people who like to wear hats are increasingly rare. The few people who do, do so to stand out, not to show off their social or financial superiority, but to assert their singularity. This aspect of the hat phenomenon took us off the beaten track…

For many film makers and artists the hat is an important part of a character’s costume. Magritte, Charlie Chaplin or Laurel and Hardy derided the respectable bourgeois. Charlie Chaplin played a down and out who, in spite of all the misfortunes that befall him, wants to keep up appearances; his bowler hat and walking stick symbolize his ridiculous class pretentions. The contrast between being a beggar and his appearance is a source of fun.

The hat plays a fundamental role in Magritte’s famous surrealistic and poetic paintings. In his Golconde (1953), Magritte reproduces ad infinitum the figure of an anonymous man, wearing dark grey clothes and a bowler hat, falling like rain drops over a town. Here, the hat is a metaphor of the human condition in the twentieth century: loss of individual identity and banality of everyday life.

In our self-portraits, we chose to represent ourselves as hats less for the hat’s symbolic connotations, but more as a flight of artistic fancy. Headwear can be extravagant, like those oversized feather and felt, beads and bauble constructions of eighteenth century aristocratic ladies. Hats, for us, mean fantasy, exaggeration, surrealism, eccentricity… words we feel sum us up nicely!

So, we wanted a bit of craziness. Who, apart from us, could be mad enough to imagine he’s a hat? Maybe the Mad Hatter in Lewis Carroll’s Alice in Wonderland, who personifies rather well the spirit of our work. As his name suggests, the Mad Hatter is truly bonkers, just like his exceedingly strange hats.

The name of the Mad Hatter was inspired by the expression “as mad as a hatter”. There is a scientific fact that explains the expression "as mad as a hatter”. Mercury used in the creation of felt hats made the hatters sick, with confused language and distorted vision. “Why is a raven like a writing desk?" is the Mad Hatter's favorite riddle. It has no answer, of course, but it makes us think. It is this puzzling aspect which inspired us. We want to provoke and stimulate the imagination.

All this fantasy reminded us of Walt Disney. His cartoons, which we liked so much when we were kids, are magical. That is why Puss in Boots and Peter Pan are in our work.

Claire has chosen to be Peter Pan’s hat because she would like to have been in his story. She would like to be like him, a child who refuses to grow up, in his own small make-belief world, and to live extravagant experiences. She has chosen a grey hat with purple dots. Grey for innocence and purple for extravagance, which is in perfect agreement with the character of Peter Pan!

Yolène would like to be the hat of Puss in Boots because he is courageous and elegant. She likes his way of doing things and his self-assurance. She would like to like him... She has chosen red to symbolize the several battles of Puss in Boots, and black for elegance. These two colours also reflect Yolène’s fighting spirit.

We discovered the work of the fashion designer Philip Treacy. He is famous for his hats of all shapes, colours and sizes. They can be extravagant or very simple. Some of them hide the face of the person wearing them. Our theory is that some people wear hats to hide themselves, for shame. They can’t accept who they are or want to disappear into the crowd. So, they wear boring hats. Other people wear colourful fantasy hats; these people trust themselves, though some are just fashion victims, eternal teenagers in search of meaning. Some hide behind a smile, others behind a hat… This little theory is based on sketchy ideas but does allow us to say that every hat reflects a person’s personality; Philip Treacy’s beautiful creations illustrate this point rather well.

Just to add to the weirdness of our triptych, we sent our characters off on trips to exotic places. We dream of flying, snuggled on the heads of Coco, Rachida and Thierry, to Sydney, Tokyo, and New York, cities that personify each of us.

For Julie, being a pink bowler hat on Coco Chanel’s head came spontaneously to mind. Coco Chanel embodies elegance, creativity and new ideas. She freed women from their boring, conservative dress code. She was a real artist. To curl up on her imaginative and intelligent head would seem logical. By becoming her hat, Julie might acquire some of Coco’s genius…

For Yolène, Rachida Dati was the first person who came to mind because she has such a strong personality. Despite having had a difficult life, Dati has got to a high level in politics.
Claire chose Thierry Henry because he’s the first celebrity she thought of. Besides, Julie and Yolène have chosen women, so Claire preferred to choose a man.

When we visited the MAAVA collection, we miraculously found a watercolor triptych that echoes our own work: three heavily-clad women wearing crazy and majestic hats! It’s a pastel-coloured fashion drawing by Louis Capmau dated 1900. He used sanguine, white chalk and various pigments. Even if Capmau’s hats appear excessive, he treats the theme in a neutral way; he does not seek to create an atmosphere or put over a message. In our out-of-joint opus, even the theme is not obvious! We like this contrast between Capmau’s innocuous oeuvre and our own crazy effort; what about you?


Si nous étions des chapeaux…


Je m’appelle Julie Botet, j’ai quinze ans et j’habite Mirefleurs, près de Clermont-Ferrand. Si je suis ici, en seconde générale au Lycée Saint-Eugène, c’est pour assouvir ma soif de danser. Je suis danseuse à la Manufacture Vendetta Mathea à Aurillac. Si j’étais un chapeau, je serais un chapeau melon rose. Je me loverais sur le chef de Coco Chanel pour découvrir Sydney…

Je m'appelle Yolene Floret, j'ai 16 ans, j'habite Riom-ès-Montagnes. Je suis actuellement en seconde générale au Lycée Saint-Eugène. L'année prochaine, j'aimerai passer en ST2S pour devenir infirmière chez les marins-pompiers. Si j'étais un chapeau, je serais le chapeau du Chat Botté. J'habiterais la tête de Rachida Dati, qui m'emmènerait à la découverte de Tokyo…

Je m'appelle Claire Barbet, j'ai seize ans, j'habite Naucelles, près d’Aurillac. Je suis au Lycée Saint-Eugène en seconde générale. L'année prochaine, j'envisage de passer en première ST2S pour être infirmière plus tard. Si j'étais un chapeau, je serai le chapeau de Peter Pan, gris avec des poids violets. Je trônerais sur la tête de Thierry Henri pour aller visiter New York…

Notre autoportrait en triptyque s’intitule "Si nous étions des chapeaux..." Ce travail de portrait chinois se présente sous la forme de trois toiles, format A3. Chaque toile est propre à l’univers, à la personnalité, de chacune d’entre nous.

Pourquoi « être » un chapeau ?!

Au 19ème siècle et au 20ème siècle, le chapeau était considéré comme un signe de distinction sociale. Le type de chapeau porté par une personne suffisait pour identifier la classe sociale à laquelle elle appartenait. Le paysan a longtemps porté le béret basque et l’ouvrier la casquette, tandis que le chapeau melon était signe d’embourgeoisement et le haut de forme signe d’appartenance à la classe dirigeante.

Aujourd’hui, le chapeau n’a plus vraiment cette fonction de distinction sociale, sauf peut-être en Angleterre où la Reine et les femmes membres de l’aristocratie portent, à l’occasion, de fameux chapeaux. Ce qui est assez comique, c'est le sérieux avec lequel elles portent leurs coiffes surdimensionnées.

De nos jours, il s’agit plutôt d’une histoire de goût ou de mode. Maintenant, les personnes à chapeaux sont de plus en plus rares. Les quelques individus portant des chapeaux veulent se démarquer, non pas pour exhiber leur supériorité sociale ou financière mais pour affirmer une singularité ou pour paraître décalé, pour ne pas ressembler aux autres. Cet aspect du chapeau nous a conduits sur d’autres pistes…

Au fil du temps, le chapeau est devenu un accessoire important pour certains cinéastes, peintres et metteurs en scène. Magritte, Charlot ou encore Laurel et Hardi ont tourné en dérision l’image du bon bourgeois. Si l’on prend la figure de Charlot, il ne faut pas oublier que ce personnage est un mendiant qui, malgré toutes les misères qui lui tombent dessus, tient à garder bonne allure, celle d’un bourgeois caractérisée par le chapeau melon, le frac et la canne. Le contraste entre sa condition de mendiant et son allure est source de comique. La canne et le chapeau deviennent alors des accessoires burlesques.

A la même époque, Magritte commence à composer des tableaux surréalistes et poétiques où le chapeau joue un rôle fondamental, comme dans son œuvre Golconde de 1953, un tableau surréaliste qui représente de manière répétée, quasiment obsédante et symétrique, un homme anonyme, un peu raide, qui « pleut » sur la ville (représentée par de simples immeubles blancs au toit rouge). Cette « pluie » d'hommes aux chapeaux melon, vêtus de gris foncé, est devenue une métaphore de la condition humaine au 20ème siècle, le symbole de la perte d'identité individuelle et de la banalité monotone du quotidien.

Nous avons donc été attirées par le chapeau en tant qu’accessoire mais surtout comme élément de fantaisie. Puis, c’est en ayant à l’esprit les chapeaux extravagants des élégantes du siècle des Lumières, très complexes, fait de plumes et d’ornements en tout genres, que nous sommes restées sur le chapeau comme idée artistique pour un autoportrait. A partir de ce moment-là, fantaisie, délire, surréalisme et folie ont été les mots clés de nos œuvres.

Nous voulions de la folie. Inconsciemment peut-être, le Chapelier Fou d’Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll, qui illustre exactement l’esprit de nos œuvres, a orienté notre choix. Le Chapelier Fou est, comme son nom l’indique, complètement toqué, tout comme ses chapeaux totalement délirants. Le nom du Chapelier Fou fut inspiré de l’expression « as mad as a hatter », c'est-à-dire : « fou comme un chapelier », ou : « travailler du chapeau ». Pour l’anecdote : un fait scientifique explique cette expression ; le mercure faisait parti des matériaux utilisés pour la fabrication des chapeaux en feutre et rendait les chapeliers malades, leur langage devenant confus et leur vision trouble. Le Chapelier Fou tient des propos dérangeants : « Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau ? » est sa devinette favorite. Elle n’a ni queue, ni tête, et elle interpelle le récepteur. Et c’est cet aspect-là qui nous a inspiré. Nous voulions que le spectateur soit interpellé, qu’il ne comprenne pas nécessairement, qu’il soit interpellé par tant de délire et qu’il soit amené à faire fonctionner son imagination, à interpréter notre œuvre en faisant travailler sa propre « folie », qu’il soit en quelque sorte amené à travailler du chapeau !

Toute cette fantaisie nous a aussi conduits sur les pas des créations de Walt Disney. Nous avons eu besoin de nous remémorer les différents dessins animés qui ont bercé notre enfance pour nous plonger dans un univers un peu féérique, magique et enfantin. Ainsi, Peter Pan et le Chat Botté apparaissent dans notre œuvre.

Claire a choisi d' « être » le chapeau de Peter Pan, car elle aimerait se retrouver dans l'histoire dans laquelle il joue. Elle voudrait être comme lui, un enfant qui refuse de grandir, avoir son petit monde imaginaire, et vivre des expériences extravagantes. Ce personnage est affectueux, joyeux et innocent. Claire a choisi le gris, l'innocence, et le violet, l'extravagance, ce qui colle totalement au portrait qu’elle se fait de Peter Pan.

Yolène a voulu "être" le chapeau du Chat Botté tout simplement parce que ce personnage est courageux et élégant. Elle aime sa démarche et sa grande certitude, le fait qu'il ne se dévalorise jamais. Elle aimerait être comme lui... Les deux couleurs qu’elle a choisis sont le rouge pour le sang des nombreux combats du Chat Botté et le noir pour son élégance. Ces deux couleurs reflètent aussi le côté battant de Yolène.

Mais nous ne nous sommes pas arrêtées là. Nous avions d’autres sources d’inspiration…

Nous sommes tombées sur les œuvres du modiste sculpteur Philip Treacy, grand créateur de chapeaux de toutes les tailles, formes et couleurs. Ses chapeaux peuvent aller du provoquant au passe-partout. Certains de ses chapeaux cachent même le visage de la personne. A partir de ces œuvres, nous avons pu formuler une petite théorie. Certaines personnes portent des chapeaux pour se cacher, pour ne pas se dévoiler, par pudeur. Ce sont des personnes qui ne s’acceptent peut-être pas. Elles portent donc un chapeau de couleur fade et très discret pour qu’on ne les remarque pas. D’autres, au contraire, vont porter des chapeaux colorés et très fantaisistes qui vont nous permettre de dire que ces personnes ont confiances en elles. Mais il y a aussi celui qui porte un chapeau par effet de mode, pour faire comme les autres. Même si le chapeau est majestueux, c’est pour cette personne une manière de se cacher dans la foule. Cette personne essaie de se forger une personnalité tout en se fondant dans le groupe, éternel adolescent qui cherche sa voie… Cette petite théorie est basée sur des idées peut-être trop schématiques, certes, mais elle permet quand même d’affirmer que chaque chapeau reflète une personnalité. C’est à chacun d’interpréter comme il le veut, mais nous, nous pensons qu’un chapeau en dit long sur une personne… Ainsi, les œuvres de Philip Treacy nous ont aidées et ont influencées notre démarche artistique.

Outre tout ce qui vient d’être dit, nous avons voulu inviter le spectateur à un voyage imaginaire mais aussi à un voyage dans l’espace. Pour accentuer encore plus le côté surréaliste de notre œuvre, nous avons personnifié nos chapeaux à tel point qu’ils peuvent voyager d’ici à New York, Sydney et Tokyo. Nous sommes jeunes, nous rêvons de voyages, de découvertes. New York, Sydney et Tokyo sont nos villes favorites, les villes qui nous donnent envie de voyager et d’apprendre.

Si nos chapeaux voyagent, c’est qu’ils servent de couvre-chef à des personnalités « globe-trotters » qui nous ont marquées. Pour moi, Julie, ce fut Coco Chanel. Pour le choix de ces personnalités, nous avons fonctionné selon le principe du « Brain Storming », l’orage de cerveau. Moi, Julie, j’ai donc pensé à Coco Chanel sans vraiment y réfléchir. Maintenant, après mûres réflexions, je suis à même de vous expliquer pourquoi j’ai voulu être le chapeau de Coco Chanel. J’ai voulu être son chapeau, car Coco Chanel incarne pour moi l’élégance, la créativité et l’innovation. Elle a libéré la femme du corset et de ses vêtements passéistes. De plus, Chanel était une femme passionnée et admirablement travailleuse. J’ai donc voulu me lover sur sa tête car c’est là que siègent l’intelligence et la fantaisie de cette femme. C’est comme si, en devenant son chapeau, je m’inspirais de son esprit.

Moi, Yolène, j'ai choisi le personnage de Rachida Dati parce que c'est la première personne qui m'est venu à l'esprit. Pourquoi? Je ne sais pas exactement mais je trouve qu'elle dégage une forte personnalité et que malgré son parcours plutôt difficile, elle a tout de même atteint un haut niveau politique.

Enfin, pour moi, Claire, ce fut Thierry Henri. C'est la première célébrité qui m'est venue en tête. De plus, Yolène et Julie ont choisi des personnalités femmes, et j'ai donc jugé bon de placer un homme dans notre série d'œuvres.

C’est en visitant la réserve du MAAVA que nous avons trouvé une œuvre d’art qui fait écho à notre triptyque : un tableau de Louis Capmau de trois femmes lourdement habillées et arborant des chapeaux majestueux et fantaisistes. C’est un beau dessin de mode en tons pastel datant de 1900 utilisant un mélange de sanguine, de craie blanche et de couleur. Son atmosphère est à l’opposé de notre œuvre. Même si les chapeaux de Capmau nous paraissent excessifs, le thème est traité de façon neutre. L’artiste ne cherche pas à créé une « atmosphère » ou à faire passer un message. Dans notre ouvre disloquée, même le thème n’est pas mis en évidence ! Nous aimons bien ce contraste entre le sage dessin de Capmau et nos collages loufoques ; et vous ?



http://me-myself-and-ijulie.blogspot.com/

10/08/2010

If we were famous…


We are Pierre-Edouard Guerrier, Antoine Rongier and Antoine Flipo. We are in second year at Lycée Saint-Eugène. We live in Aurillac. We are Rock fans (our group, which is world famous in our block of flats, is called The Crooks).

Who has never dreamed of becoming famous one day? We agreed very quickly on the theme of our self-portrait, which is a noisy slideshow: If we were famous... Of course, we would be Rock stars, revered the world over…

We were inspired by numerous films, like School of Rock, the comic story of a teacher who shows his pupils how to feel free thanks to Rock music
.
Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=XCwy6lW5Ixc

The biopic The Doors also inspired us a lot, especially in our choice of style for the photos. On a California beach, one July evening 1965, facing the setting sun, Jim Morrison recited his poetry to Ray Manzarek. Impressed by the lyric quality of the texts (Moonlight Drive in particular), Ray suggested to Jim that they set up a Rock band. They called themselves The Doors. Light my fire is their masterpiece.

Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=hkVAmZaM42M

The Sex Pistols, a Punk group, better known for their rebel attitude than the quality of their music, also inspired us. Sid Vicious on bass and Jonny Rotten on “vocals” were the famous members of the group. Their best known song is: God Save the Queen.

Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=MeP220xx7Bs

For our art piece, we stole bits of a video of the mythical Milton Keynes concert by Green Day, one of our favourite groups.

Cf.: http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoID=2028947237

Our parody shows up the excessive life style that certain Rock stars have: ridiculous, trashy, sad, and sometimes tragic (many have died from an overdose). For us, in our real lives, our love of Rock is simply a way of expressing ourselves, of letting our hair down with our mates.

We chose a black and white photo in the MAAVA collection by Mathias Olmeta (Taxi, 1997) which summarizes rather well what we are trying to say in our own photos. It shows a bunch of shoddy-looking blokes, smirking. They are in fact members of the “Generik Vapeur” street theatre troupe. They are doing nothing more dangerous than pissing in a fountain, just out of provocation (the riot police are standing by...). Taxi was their production at the international festival in Aurillac in 1997. The spectators sat on the roofs of the troupe’s cars during a mystery tour. Here we see the actors stopping off at the roundabout near Aurillac airport. They look a bit silly, but they know it. They are not really antisocial; they are just parodying the daft Rock “attitude” (just like us!).

Si nous étions célèbres…

Nous sommes : Pierre-Edouard Guerrier, Antoine Rongier et Antoine Flipo, nous sommes en seconde au Lycée Saint-Eugène. Nous habitons Aurillac. Nous sommes fans de Rock (notre groupe, déjà célèbre dans le quartier, s’appelle The Crooks).

Qui n'a jamais rêvé de devenir célèbre un jour ? Nous nous somme très vite entendue sur le thème de notre autoportrait chinois, qui prend la forme d’un diaporama bruillant: Si nous étions célèbres... Bien sûr, nous serions des rockeurs adulées par le monde entier.

Nous avons été inspirés par de nombreux films tels que School of Rock, l'histoire comique d'un professeur de musique qui montre à ses élèves comment se sentir libre grâce au Rock.

Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=XCwy6lW5Ixc

La biographie filmique The Doors nous a aussi beaucoup inspiré, surtout dans le choix du style de nos photos. Sur une plage de la côte californienne un soir de juillet 1965, face au soleil couchant, Jim Morrison déclame des poèmes de sa composition à Ray Manzarek. Frappé par l'intensité lyrique des textes (de Moonlight Drive en particulier), Ray propose à Jim de former un groupe de Rock. Ils choisissent de s'appeler The Doors. La chanson qui est la plus significative du groupe est Light my fire.

Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=hkVAmZaM42M

Les Sex Pistols, groupe Punk, plus connu pour leur esprit rebelle que pour la qualité de leur musique, nous ont aussi inspiré. Sid Vicious à la basse et Jonny Rotten au « chant » étaient les membres célèbres du groupe. Leur chanson la plus connue est : God save the Queen.

Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=MeP220xx7Bs

Pour notre œuvre, nous avons volé des bribes d’une vidéo du concert mythique à Milton Keynes (Angleterre) de Green Day, un de nos groupes fétiche.

Cf.: http://vids.myspace.com/index.cfm?fuseaction=vids.individual&videoID=2028947237

Notre œuvre parodique montre que la vie excessive de certains Rockeurs est ridicule, « trash », triste, parfois tragique (nombreux sont morts d’une overdose). Pour nous, dans nos vraies vies, notre passion pour le Rock est simplement une façon de s'exprimer et de se défouler avec les potes.

Nous avons choisie une photo en noire et blanc de Mathias Olmeta (Taxi, 1997) dans la collection du MAAVA qui résume plutôt bien ce que nous essayons de dire dans nos photos. Elle montre un groupe de gars grimaçants et mal fringués. Ce sont en fait des comédiens de la troupe de théâtre de rue « Generik Vapeur ». Ils ne font rien de plus méchant que pisser dans une fontaine publique, par provocation (les CRS les surveillent…). « Taxi » était leur production au festival international d’Aurillac en 1997. Le public prenait place sur le toit des voitures de la troupe, pour un spectacle itinérant. Ici les comédiens sont au rond-point proche de l’aéroport d’Aurillac. Ils ont l’aire un peu bête, mais ils le savent. Ils ne sont pas vraiment sociopathes ; en fait ils parodient l’attitude « Rock » (comme nous !).

Click HERE to see our video!

If we were a place…


My name is Laura Combes. I was born in 1994, in Aurillac, where I still live. I haven’t any brothers or sisters. My favourite pastime is listening to music. I study at Saint-Eugène Lycée.

Rémi Vidal, born 1994, lives in Crandelles, likes nature and animals, he’s pupil at Saint-Eugène.

Our dual self-portrait is a slideshow lasting three minutes of black and white and colour photos of ourselves taken in Aurillac Square with our (not quite right!) audio comments in French and English.

If we were a place, we would be the Square in Aurillac because it reflects both our personalities: we are quiet people who like to feel free in the midst of nature. The Square is a peaceful place, with its magnificent trees, decorative paths and gorgeous flower beds, its bust of the poet Arsène Vermenouze, its splendid fountain that we so much like, and its two swans, our symbols of purity…

This place awakes memories. For me, Laura, it’s here that I learned to walk, and, when I was younger, this is where I would go when I wasn’t feeling too good. For Rémi, this place counts a lot because it’s here that he learned to ride a bike and it’s here too that he met most of his friends. So, this place has sentimental value for us both.

The Square is a small public park surrounded by middle-class residences, prestigious institutions and fancy shops. It is the meeting point for people going to the town centre. It’s the heart of the town, gives it its rhythm, it’s where there are a lot of festive events. It is a breathing space, a place to have fun. It is the reflection of the middle-class ambitions of an era, and it still has prestige value. The engineer Jean-Charles Adolphe Alphand planned this park in the 19th century, when town parks and town square gardens were first fashionable. Even if the Cantal countryside is only ten minutes’ walk from here, Aurillac wanted its Square, like every worthy town. The gardens are in an “English” style, simulating the picturesque of a varied natural landscape. Recently, the Square was redeveloped: the car park is now underground and there is a splendid pedestrian area all around. The park, which is listed, wasn’t touched. Before the Square was built, this area was a field called the “Pré de la Bombe”.

For more information about the history of the Square, see:
http://www.petitfute.com/guide/220398-place-square

Relevant documents to explain our artistic approach:

Earth song by Michael Jackson, that we like a lot, speaks about nature and peace. Michael Jackson wanted to increase public awareness about the damage humans inflict on the planet. In our work we also want to make people understand that nature is a beautiful gift and that we must protect it.


The famous painting Nighthawks by Edward Hopper shows four anonymous people in a New York café at night. Their environment is a sort of prison which reflects their solitude and their sadness; the landscape here symbolizes the alienation of the individual.


Uluru (Ayres Rock) is a gigantic rock in the middle of the Australian desert; it illustrates, in a spectacular way, the fact that, in the end, the landscape isn’t just “natural”. We use elements of our environment for utilitarian ends, sure, but also for symbolic ones: Uluru is a sacred place for the aborigines. A place, a landscape, is also cultural; it can be the reflection of what we think we are.


We have chosen a work of art by Bernard Descamps (born in 1947) from the MAAVA collection. In these two photos entitled Sahara (1984), the curves of the dunes are very sensual. The undulations of the sand remind us of someone’s skin. The photographer does not show himself in his pictures, but is he not present? In a way, he “is” this landscape…


Si nous étions un lieu…

Je m’appelle Laura Combes. Je suis née en 1994, à Aurillac où j’habite toujours. Je n'ai pas de frère et sœur. Mon passe-temps préféré, c’est écouter de la musique. J'étudie au Lycée Saint-Eugène, en seconde générale, Section Européenne.

Rémi Vidal, né en 1994, 16 ans, habite Crandelles, aime la nature et les animaux, en seconde générale au Lycée Saint-Eugène.

Nous avons réalisé un diaporama de trois minutes, avec nos commentaires audio (un peu ratés !) en français et anglais, de photos en noir et blanc et en couleurs de nous-mêmes au Square d’Aurillac.

Si nous étions un lieu, nous serions le Square d’Aurillac parce qu’il reflète nos personnalités, à Rémi et à moi : nous sommes des gens calmes qui aimons nous sentir libre au milieu de la nature. Le Square est un lieu paisible, avec ses arbres magnifiques, ses allées et massifs décoratifs, son buste du poète Arsène Vermenouze, sa fontaine splendide que nous adorons, et ses deux signes, nos symboles de pureté…

Cette place est un repère important qui éveille en nous des souvenirs. Pour Laura, c'est à cet endroit que j'ai appris à marcher, et, quand j'étais plus jeune, lorsque je n'allais pas bien je venais me ressourcer à cet endroit. Cette place compte beaucoup pour Rémi aussi car c’est là qu’il a appris à faire du vélo et c’est également là qu’il a fait la connaissance de la plupart de ses amis. Donc, cette place a une forte valeur sentimentale pour nous deux.

Le Square, petit parc public aménagé au milieu d'une place entourée de résidences bourgeoises, d'institutions de prestige et de commerces importants, est le point de rencontre pour les personnes qui arrivent en centre ville. C’est le cœur de la ville, qui lui donne son rythme, et où ont lieu de nombreux événements festifs. Il a une fonction hygiénique essentielle et une fonction récréative importante. Il est le reflet des ambitions bourgeoises d’une époque, et garde encore de son prestige. Jean-Charles-Adolphe Alphand, ingénieur, a dessiné ce parc au 19ème siècle, quand les parcs de villes et jardins de squares étaient à la mode ; même si la campagne cantalienne n’est qu’à dix minutes à pied de là, Aurillac voulait son Square, comme toute ville qui se respecte. Il est dans un style « à l’anglaise » qui simule le pittoresque d'un paysage naturel varié. Récemment, la place du Square a été réaménagée avec la suppression du stationnement en surface pour donner ensuite un bel espace piétonnier et un parking souterrain. Mais le parc, qui est classé, n'a pas été modifié. Avant sa création, cet espace était le Pré de la Bombe.

Pour plus d’information sur l’histoire du Square, consultez :
http://www.petitfute.com/guide/220398-place-square

Documents pertinents pour expliquer notre démarche artistique :
La chanson « Earth Song » de Michael Jackson, que nous aimons beaucoup, parle de nature et de paix. Michael Jackson voulait sensibiliser le public à propos de ce que les humains font subir à la planète. Dans notre œuvre, nous voulons aussi faire comprendre que la nature est un très beau cadeau et que nous devons la protéger.

La célèbre toile « Nighthawks » d’Edward Hopper nous montre quatre personnages anonymes dans un café newyorkais la nuit. Leur environnement est une sorte de prison qui reflète leur solitude et leur tristesse intérieure ; le paysage ici symbolise l’aliénation de l’individu.

Uluru (Ayres Rock) est un rocher gigantesque au milieu du désert Australien; il illustre, de façon spectaculaire, le fait que, au bout du compte, le paysage n’est pas que « naturel ». Nous utilisons les éléments de notre environnement à des fins utilitaires, certes, mais aussi symboliques : Uluru est aussi un lieu sacré pour les aborigènes. Un lieu fait parti d’un paysage culturel ; il peut être le reflet de ce nous pensons être.

L’œuvre du MAAVA que nous avons choisi est de Bernard Descamps (né en 1947). Dans ces deux photographies de paysages en noir et blanc intitulée Sahara (1984), le photographe met l’accent sur la sensualité des courbes des dunes, ainsi que sur les ondulations du sable qui en devient comme l’épiderme. Le paysage rappel un corps nu. Le photographe ne se montre pas dans ses images, mais, n’est-il pas présent ? Il « est » en quelque sorte ce paysage…



Click HERE to see our slide show!

If we were monsters…



We are Clémence du Pradel, Marion Labrunie, Camille Descouzie and Pauline Gaillard. We are in fact “terminale” pupils in the Euro Section, but we wanted to contribute to the exhibition on self-portraits too!

Our weird art work is meant to be amusing, but it’s quite cold sweat-inducing too, if you look at it long enough (the slide show lasts 40 minutes!). It’s the result of a conversation we had on the nature of evil and on how people who have done terrible things are represented in popular culture. None of us girls have done anything really bad in our lives, but if we were to do something despicable, what would we end up looking like? Would our faces metamorphose to show our inner turmoil, would our eyes, windows to the soul, betray our terrible thoughts? Can you guess someone’s mind from their appearance?
If you were a monster, Clémence, what would you look like? A small, green, one-eyed thing that hides under the bed!
What would you be like?
I would scare children!
What is a monster?
It’s a creature, or sometimes a human being, who is bad for the people around him. It is scary, dangerous, or just plain mean.
Who/what is evil?
Who knows?! It's everywhere and pushes us to do bad things, even if we're not conscious of it.
Where does evil come from?
It's innate, but it can get stronger because of one’s social environment. We must chose to live with people where evil cannot take hold.
To what degree are we "innocent" of bad intentions?
We're not innocent if we know that evil exists and we do nothing to fight against it...
What can you "read" into someone's gaze?
The eyes often betray us, revealing something we may want to hide from others (fear, sorrow, even happiness).
Marion says:
In my view, a monster can be an abnormal person, perhaps with a frightening appearance, and real psychological problems. A monster can also be a normal-looking person who does horrible things, who has lost his humanity.
If I were a monster, I would be a vampire who does not kill innocent people. I want to be a monster that kills to punish, that does not just to take pleasure in killing. I would be a “nice” monster!
If we think about religion, evil is the opposite of good, symbolized by God and paradise. Everyone can become evil, everyone who is mad or bad enough. They become demonic. I think there is a part of evil in each of us, but it is not just innate.
Our idea of evil is not the same as in the Middle-Ages. In the popular imagination today, how we see evil is conditioned by science-fiction films and TV series. The superstition and the fear felt in the Middle-Ages (fear of hell and damnation, of divine retribution, of death, etc.) has become idle curiosity towards supernatural events. We know that the "abnormal" things that happen aren't in fact so abnormal (there are scientific or psychological explanations). I think evil is now more banal because of this.
If we take into account the fact that everyone is potentially evil, no one is innocent. In any case, we are never completely innocent since everybody lies, everybody thinks bad things about people and everybody can easily steal and cheat. I'm sure that nobody is completely innocent.
Meanness and slyness can be seen in people's gazes. Maybe I'm a bit naïve but I think that we can guess someone's personality just by looking at their eyes...

Camille says:
If I were a monster, I would be a Gremlin because I am so sweet and cute, but: just do not feed me after midnight! People can easily make me mad...
A monster can be someone who is ostracised by others because he is too different. People think that his “ugliness” is proof of his evilness. But, think about Elephant Man; he in fact was more human than many of us. He was not a monster “inside”; his skin disease disfigured him, but he remained a sensitive and intelligent person despite how he was mistreated. People demonize those that do not look the same as they do. But it is not the people who are different from the rest of us that are evil monsters; it is the crowd that chases the monster that is bad, because it refuses to recognize our common humanity with people who are “different”. Fear feeds evil.
Frankenstein's monster tried to be human; he wanted, despite having inherited the heart of a criminal, to be accepted and loved like the rest of us. But his appearance scared the crowd who then made him into a terrifying force of destruction. It is the people’s fear and prejudice that made him into a monster.
Hitler was a monster because he, and the people that obeyed him, refused to see the humanity in everyone. In his sick mind, Jews, Blacks, homosexuals, people with handicaps, Roma people, were all "Untermensch", i.e. subhuman creatures that had to be eliminated.
Some people are monstrous because they are psychopaths; they transcend moral rules and enjoy hurting others.
Evil nowadays is everywhere. Everyone can become evil, because they reject goodness. Religious fanatics are evil because, in the name of God, they hurt and kill. In the end, none of us are completely innocent since we all have bad thoughts at some point in our lives...

Pauline says:
If I were a monster, I would be the lady Dragon in the famous Shrek cartoon. She perfectly reflects my personality: she inspires fear and liking, is a bit mysterious and is full of energy. And she gets married to a donkey, what luck! For me, a monster has to be amusing. I don't like frightening people or punishing them and I don't want to be nasty.
Contrary to silly monsters, however, evil people do exist. And I think there is a degree of evil in each of us because nobody is completely innocent. Evil can be read in our gaze: I think the eyes are indeed the windows of the soul...


Si nous étions des monstres...

Nous sommes Clémence du Pradel, Marion Labrunie, Camille Descouzie et Pauline Gaillard, élèves en terminale Section Européenne. Nous nous sommes incrustés dans cette expo des secondes parce que nous voulions nous aussi contribuer nos autoportraits!

Notre boulot bizarre est sensé être amusant, mais ce diaporama donne des sueurs froides aussi (surtout si vous le regardez pendant ses quarante minutes) !

C’est le résultat d’une conversation que nous avions eu sur la nature du mal et sur la façon que les gens qui ont commis des choses terribles sont représentés dans l’imaginaire populaire. Aucune de nous a fait quelque chose de terrible dans nos vies, mais si cela devait arriver, à quoi ressemblerions-nous ? Nos têtes se métamorphoseraient-elles pour montrer notre tourmente intérieure ? Nos yeux, miroir de l’âme, trahiraient-ils nos terribles pensées ? Peut-on deviner l’esprit de quelqu'un d’après son apparence ?


Clémence, si tu étais un monstre, à quoi ressemblerais-tu ?
Je serais une petite chose verte, avec un œil seulement, qui se cache sous le lit !

Quelle serait ta personnalité?
Je ferais peur aux enfants !

Qu’est-ce qu’un monstre ?
C’est une créature, ou même parfois un humain, qui est mauvais pour les gens qui l’entourent.

Qu’est-ce que le mal ?
Qui sait vraiment? Le mal est partout, et nous pousse à faire de mauvaises choses, même si on n’en est pas conscient.

D’où vient le mal ?
C’est quelque chose d’inné, mais il peut être plus fort à cause de l’environnement social. Il nous faut choisir de vivre dans un milieu où le diable ne peut pas faire des siennes…

Est-il possible d’être innocent ?
A partir du moment où nous savons que le mal existe et que nous ne faisons rien pour se battre contre lui, nous ne pouvons pas être innocents…

Que peux-tu lire dans le regard d’une personne ?
Les yeux nous trahissent souvent, révélant ce que nous voulons cacher aux autres (la peur, la tristesse, ou même la joie).

Camille :
Si je devais être un monstre, je serais un Gremlin car je suis très gentille et agréable, mais : ne me nourrissez pas après minuit ! Les gens peuvent très facilement m’énerver…
Un monstre peut être une personne qui est mise à l’écart par les autres simplement par ce qu’elle est trop différente. Les gens pensent que la « laideur » est synonyme de monstruosité. Mais, pensez un instant à Elephant Man ; il est finalement bien plus humain que beaucoup d’entre nous. Il n’était pas un monstre à l’« intérieur » ; sa maladie de peau l’a défiguré, mais il reste néanmoins une personne sensible et intelligente malgré le fait qu’il fut maltraité. Les gens diabolisent ceux qui ne leur ressemblent pas. Mais ce n’est pas la personne différente de nous qui est monstrueuse ; c’est bien au contraire la foule qui chasse le monstre qui est mauvaise, car elle refuse de reconnaître la part d’humanité des personnes différentes. La peur nourrie le mal…
Le monstre de Frankenstein essaie de devenir humain ; malgré le cœur de criminel qu’il a reçu, il cherche à être accepté et aimé. Mais son apparence effraie la foule qui le transforme en une terrible puissance destructrice. C’est la peur des gens et leurs préjugés qui le rendent monstrueux.
Hitler était un monstre car lui et ses « disciples » refusaient de voir l’humanité en chaque homme. Dans son esprit malade, Juifs, Noirs, Homosexuels, Handicapés, Roms, étaient tous considérés comme « Untermensch », des sous-hommes, qu’il fallait éliminer.
Certains gens sont également monstrueux car ce sont des psychopathes ; ils transcendent les lois morales et aiment faire du mal aux autres.
De nous jours, le mal est partout. Tout le monde peut devenir mauvais. Les fanatiques religieux sont mauvais car au nom d’un dieu ils blessent et tuent. Pour finir, aucun d’entre nous n’est totalement innocent du fait que nous avons tous de mauvaises pensées à certains moments de nos vies.

Marion :
Si j'étais un monstre, je serais un vampire mais un vampire qui ne tue pas d'innocents. Oui, je veux être un monstre qui ne tue pas pour le plaisir mais pour punir ! Je pense qu'un monstre peut être une personne au physique effrayant et avec de sérieux problèmes psychologiques. D'un autre côté, un monstre peut aussi avoir une apparence normale mais faire des choses si horribles qu'il ne peut pas être humain. Tout le monde peut devenir le mal en personne, tous ceux qui sont assez mauvais et fou pour être considérés comme des démons. Je pense qu'il y a une part de mal en chacun de nous.
Notre idée du mal n'est plus la même qu'au Moyen-âge. Les films et les séries de science-fiction ont changé notre vision. La peur ressentie auparavant s'est changé en curiosité banale envers les évènements surnaturels. Je pense que maintenant le mal - le « diable » - est plus banal, tout simplement parce que les faits « anormaux » ne sont plus si anormaux pour nous.
Si l'on tient compte du fait que le mal est présent en chacun de nous, personne n'est complètement innocent. Tout le monde ment, tout le monde pense et dit du mal des autres, tout le monde peut voler et tromper facilement les gens. Je suis sûre que personne n'est totalement innocent!
Mesquinerie et sournoiserie peuvent se percevoir dans le regard de chacun. Je suis peut-être un peu naïve mais je pense que l'on peut découvrir la personnalité ou du moins les vraies humeurs d'une personne rien qu'en observant son regard.

Pauline :
Si j’étais un monstre, je serais Dragonne dans Shrek. Elle est comme moi : elle suscite la crainte et l’affection, est un peu mystérieuse et pleine d’énergie. Et elle épouse un âne, quelle chance ! Pour moi, un monstre se doit d’être amusant. Je n’aime pas faire peur aux gens ou les punir, et je n’ai aucune envie d’être méchante.
Les gens mauvais, par contre, existent bel et bien. Et je pense que le mal est en nous, à des degrés divers puisque personne est entièrement innocent. Le mal peut être discerné dans le regard des gens et les yeux sont réellement le miroir de l’âme…

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If I were Black or Asian...



I'm Marylou Hébrard, I’m 16 and a High School pupil at Saint-Eugène. I'm keen on listening to music, exploring new artists or bands, and playing guitar. I try to be tolerant and respectful of others, but I can be a bit mocking sometimes!

I took two digital photographs in black and white of myself which I then “morphed”, using a Web site programme, into an “Asian” me and then a “Black” me. I then had the morphed pictures greatly enlarged for visual impact. The images are disconcerting by their size and graininess (showing up the pixels), and the slightly forced expressions of the girl. Marylou does not look quite real; it’s as if she is hiding behind a mask.

What’s the idea?

With this work of art, I would like people to reconsider their way of looking at and thinking about people whose physical features are different from their own. In these pictures, I have another face, a different skin colour, but am I not the same person? Do I change character or values because my phenotype is different? What do you notice first: my skin colour or the fact that I am sad or happy?

An individual’s mind is largely conditioned by the fact that he or she is part of a particular ethnic group or culture. But it is also other people’s way of looking at you as someone “Black” or “White” or “Asian” that influences how we see ourselves, sometimes negatively. If I were truly Black or Asian, I would not be allowed to be the same Marylou, though my feelings would be as strong. When will we go beyond stereotypes and see people as they are as individuals with whom we can share the same sentiments?

How have others addressed the issue of self-perception and stereotypes? If a person judges another negatively just because he or she does not have the same skin colour or even nationality, then that is racism. Many artists, film-makers, and writers have denounced racism and intolerance:

J'irai cracher sur vos tombes by Boris Vian denounces the racism and the terrible conditions in which African Americans lived in the South of the United-States. The story, set in the 1940s, is about a man who is White in appearance but born of Black parents. One day he decides to go into town to avenge his brother, hung because he had loved a White woman. Mentalities have evolved since the story was written, but, if the racist comments by many Whites in parts of America regarding Barak Obama are anything to go by, not that much...


Michael Jackson’s facial features changed during his career. Originally Black, this singer mutated into someone whose face was completely white. Was it the result of a skin ailment, or did he want to become White, and if so why? Maybe for him “Black is beautiful” was just not true.

The White journalist John Howard Griffin in his book Black Like Me recounts his experience in the South of the United-States. He made himself up to look like an African American, in order to observe “from the inside” Black people’s conditions. He noted that the divide between Whites and Blacks is great. They don't visit the same places, have separate places on the bus and have different social codes. A Black person won't speak to a White person openly for fear of the consequences. The two worlds coexist but there is no mixing, this divide accentuating mutual incomprehension. This book was important in making Whites more aware of what Blacks had to suffer.

The psychologist Frantz Fanon explains in his book Peau noire, masques blancs the damage inflicted on the minds of Black people in colonized countries: their sense of self and of belonging was completely undermined. The fact that some members of ethnic minorities cannot accept their physical appearance in a White-dominated culture, to the extent of believing that they are actually physically White, is still unfortunately true.
Cf.: http://www.youtube.com/watch?v=wrHNKC452G4&NR=1&feature=fvwp

A work of art chosen from the MAAVA collection:

To complement my work, I have chosen the wooden sculpture of a face. I think it’s beautiful in its simplicity and enigmatic gaze. Who is she, what is she thinking? We know little about this work, other than it is Fulani, from Western or Central Africa. It probably has little commercial value (it is not rare or original), but who cares? I find it really gives off something and it goes very well with the idea of my work: let us go beyond appearance to try and understand the person “within”!


Si j’étais Noire ou Asiatique…

Je m’appelle Marylou, j’ai 16 ans et je suis au lycée Saint-Eugène. J’aime beaucoup écouter de la musique, découvrir de nouveaux artistes ou groupes et jouer de la guitare. J’essaie d’être tolérante et respectueuse avec les autres, mais des fois je peux être un tout petit peu moqueuse.

J’ai pris deux photos en noir et blanc de moi que j’ai ensuite « morphées », grâce à un site Web, pour « devenir » noire sur une des photos et asiatique sur l’autre. J’ai ensuite agrandi ces deux photos pour créer un impact visuel. Les images sont assez déconcertantes par leur taille et leur « pigmentation » (elles montrent leurs pixels) et de par les expressions un peu forcées de la jeune fille. Marylou ne semble pas vraiment être réelle ; c’est comme si elle se cachait derrière un masque.

Quelle est l’idée de mon œuvre d’art ?

Avec cette œuvre, je veux que les gens reconsidèrent leur façon de penser et de voir les personnes dont le physique est différent du leur.

Dans ces images, j’ai un autre visage, une couleur de peau différente, mais ne suis-je pas la même personne ? Est-ce que j’ai changé de caractère, de valeurs parce que mon apparence est différente ? Qu’est-ce que vous remarquez en premier : ma couleur de peau ou le fait que je suis triste ou heureuse ?

La mentalité d’une personne est largement conditionnée par le fait qu’elle fait parti d’un groupe ethnique ou par sa culture. Mais c’est aussi la façon de nous voir des gens comme seulement « Noir », « Blanc » ou « Asiatique » qui influence comment on se perçoit, parfois de façon négative. Si j’étais vraiment noire ou asiatique, je ne serais pas autorisée à être la même Marylou, même si mes sentiments seraient aussi forts.

Quand irons-nous au delà des stéréotypes afin de voir les gens simplement en tant qu’individus avec lesquels on peut partager les mêmes sentiments ?

Comment d'autres ont-ils abordés la question de la perception de soi et des stéréotypes ?

Si une personne juge une autre de façon négative juste parce qu’elle n’a pas la même couleur de peau ou simplement parce que sa nationalité est différente, alors c’est du racisme. Plusieurs artistes, cinéastes et écrivains ont dénoncé le racisme et l’intolérance :

« J’irais cracher sur vos tombes » de Boris Vian dénonce le racisme et les terribles conditions dans lesquelles les Afro-Américains vivaient dans le sud des Etats-Unis. L’histoire, qui se déroule dans les années 1940, parle d’un homme qui est Blanc en apparence mais né de parents Noirs. Un jour, il décide d’aller en ville pour venger son frère, pendu parce qu’il aimait une femme Blanche. Les mentalités ont changé depuis que cette histoire a été écrite, mais si on note les commentaires racistes de la part de Blancs de nombreuses parties d’Amérique envers Barack Obama, alors pas tant que ça…

Cf.: http://fr.wikipedia.org/wiki/J

Les traits du visage de Michael Jackson ont changé pendant sa carrière. A l’origine Noir, ce chanteur s’est transformé en quelqu’un dont le visage était tout blanc. Est-ce le résultat d’une maladie de peau ou voulait-il vraiment changer sa couleur de peau, et si oui pourquoi ? Peut être que pour lui : « Black is beautiful » n’était pas vrai.

Cf.: http://en.wikipedia.org/wiki/Michael_Jackson

Le journaliste Blanc John Howard Griffin raconte dans son livre « Black Like Me » (« Dans la peau d’un noir ») son expérience dans le sud des Etats-Unis. Il s’est maquillé pour ressembler à un Afro-Américain dans le but d’observer « de l’intérieur » les conditions des personnes Noires. Il a remarqué que la division entre les Blancs et les Noirs est immense. Ils ne visitent pas les mêmes lieux, ont des places séparées dans le bus et ont des codes sociaux différents. Une personne Noire ne parlera pas à une personne Blanche ouvertement par peur des conséquences. Ces deux mondes coexistent mais ne se mélangent pas, cette division accentue l’incompréhension mutuelle. Ce livre a été important dans la prise de conscience des Blancs sur la souffrance des Noirs.

Cf.: http://en.wikipedia.org/wiki/Black_Like_Me

Le psychologue Frantz Fanon explique dans son livre « Peau noire, masques blancs » les dommages infligés à l’esprit des personnes Noires dans les pays colonisés : leur sens d’identité et d’appartenance étaient complètement minés. Le fait que certains membres de minorités ethniques ne peuvent pas accepter leur apparence physique au sein d’une culture dominée par les Blancs, à tel point qu'ils se croient physiquement blanc, est encore malheureusement vrai.

Cf.:
http://www.youtube.com/watch?v=wrHNKC452G4&NR=1&feature=fvwp
http://fr.wikipedia.org/wiki/Peau_noire,_masques_blancs

Une œuvre d’art choisie dans la collection du MAAVA :

Pour compléter mon travail, j’ai choisi une sculpture en bois d’un visage. Je pense qu’elle est magnifique dans sa simplicité et dans son regard énigmatique. Qui est-elle, à quoi pense-t-elle ? On ne connaît pas grand chose sur ce travail à part que c’est une sculpture Peule, de l’Ouest ou du Centre de l’Afrique. Elle a, surement, peu de valeur commerciale (elle n’est ni rare ni originale), mais cela n’est pas important. Je trouve qu’elle dégage vraiment quelque chose et qu’elle accompagne très bien mon travail : allons au-delà des apparences de l’autre pour tenter de comprendre la personne "intérieure"...



http://me-my-self-and-i-marylou.blogspot.com/